Le gâteau des rois remonterait aux Romains qui fêtaient les « Saturnales » en fin d’année en inversant les rôles pour déjouer les jours néfastes de Saturne. Au cours du banquet, les Romains utilisaient la fève d’un gâteau pour tirer au sort le « roi d’un jour » qui était un esclave. Pour que l’élection soit juste, un enfant se glissait sous la table et attribuait les parts. En France, la tradition de partager le gâteau des rois remonte au XIIIe – XIVe siècle à l’Épiphanie, un gâteau étant partagé en autant de parts que de personnes présentes plus la part du pauvre. La tradition de la fève remonte à la même époque. À Besançon, des moines élisaient leur chef de chapitre en insérant une pièce d’or dans un morceau de pain. Le premier tirage des rois eut lieu à la fin du XIVè siècle au couvent des dominicains de la papauté d’Avignon. La tradition était de demander à l’enfant le plus jeune de passer sous la table pour choisir « à l’aveugle » à quel convive sera attribuée chaque part.
Selon les régions et les traditions locales, le dessert des rois prend des formes et des parfums variés. Au XIVè siècle, s’est développée la coutume du « roi boit ». Celui qui tirait la fève se devait d’offrir une tournée à l’assemblée. Les plus avares avalant la fève pour ne pas avoir à régler la tournée, la fève en porcelaine a été introduite. Au XVIè siècle, François 1er accorda le monopole des gâteaux des rois aux pâtissiers. Les boulangers contournèrent l’interdiction de vendre des gâteaux des rois en leur substituant des galettes.
À Paris, le pithiviers (gâteau à base de crème d’amandes originaire de Pithiviers située dans le Loiret) a évolué en une galette de pâte feuilletée fourrée à la frangipane (crème composée de deux tiers de crème d’amandes et d’un tiers de crème pâtissière).
Dans le sud de la France, il s’agit plutôt de gâteaux (ou couronnes ou coques) des rois en pâte briochée aux fruits confits, censés représenter les joyaux de la couronne, parfumés à l’eau de fleur d’oranger. Dans le Nord à Dunkerque, il s’agit d’une galette beurrée garnie de crème pâtissière; et à Besançon, d’une galette en pâte à choux garnie de toutché (mélange d’oeuf, de crème fraîche et de sucre).
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AUVERGNE-RHÔNES-ALPES | |
La pogne du Dauphiné (Romans) | ![]() |
BRETAGNE | |
La galette sablée bretonne | ![]() |
BOURGOGNE-FRANCHE COMTÉ | |
La galette comtoise ou bisontine | ![]() |
CENTRE VAL DE LOIRE | |
Le Pithiviers | ![]() |
Dicton :
« Pluie aux Rois, blé jusqu’au toit, et dans les tonneaux, vins à flots ».