SOUPE AU CAILLOU (MOSELLE)

La soupe au caillou est une soupe composée de pommes de terre, carottes, poireaux, navets, oignons, chou blanc, céleri boule, haricots verts et beurre.

Soupe paysanne traditionnelle de la vallée de la Moselle en amont d’Épinal, cette soupe comporte généralement une base de pomme de terre, navet, carotte et poireau. Suivant la saison, on peut y ajouter des pois, des haricots verts, du chou, du persil ou du laurier. Durant la cuisson (3 h) à petit feu, un caillou de rivière ou un galet convexe sur une face et presque plat sur l’autre face () de 10 cm de long, est plongé dans la casserole. En constant mouvement, il agit comme un pilon, écrasant les différents ingrédients de la soupe. Accumulateur de chaleur, il écrête les pics de température, permettant une cuisson à température régulière.

Facile à préparer, la soupe au caillou est servie en potage avec de la crème fraiche, de la saucisse ou du lard et des tranches de pain.

Niveau de difficulté : facile
Temps de préparation : 20 min
Temps de repos :
Temps de cuisson : 3 h
Temps total : 3 h 20 min
Rendement : 6 personnes
6 pommes de terre
6 carottes
4 poireaux
2 navets
3 oignons
1/2 chou blanc
1 morceau de céleri boule
1 poignée d’haricots verts
1 poignée de pois
beurre

Préparation :

  • Éplucher et émincer les oignons.
  • Faire revenir dans une cocotte avec un peu de beurre.
  • Couper les autres légumes en morceaux et ajouter aux oignons.
  • Couvrir d’eau.
  • Saler et poivrer.
  • Ajouter le caillou.
  • Faire cuire environ 3 h à feu doux.
  • Servir chaude et déguster.

Citation :

La tradition veut que la recette vienne d’une vieille légende, que voici : un beau soir d’automne, deux moines s’arrêtent dans un petit village. La misère ! Ils n’ont rien mangé depuis deux jours. Ils frappent à la porte d’une maison, à tout hasard.Des enfants leur ouvrent.Les parents ne sont pas encore rentrés des champs. Ils leur ont bien dit de ne rien offrir à des étrangers, rien à manger ! Un peu radins, les gens, grimacent les moines…Rien ne cuit dans la cuisine d’ailleurs, aucune odeur alléchante, rien…Les gamins les font quand même entrer, leur allument un petit feu. Moui, c’est gentil, mais eux, ils veulent manger ! Alors, les deux compères proposent de faire une soupe. « Mais y’a rien pour la faire, ta soupe ! » rétorquent les gamins.« Pas grave ! » lance l’un des moines. « Parce que c’est une soupe au caillou que je veux faire. Pas besoin d’ingrédients… » Les gamins ouvrent des yeux ronds comme des soucoupes. Du caillou ?! Mais oui, ils n’ont qu’à leur donner de l’eau et un gros caillou bien lavé et ça ira. Les enfants leur donnent. La marmite se met à bouillir, le caillou dedans. Mais il ne cuit pas… Les moines accusent l’eau, qui ne doit pas être bonne parce que normalement, la recette marche, hein ! Il faut mettre un peu de sel dedans ! Les enfants leur donnent. Mais il faudrait aussi du beurre, des oignons, du chou, des carottes… que les gamins leur filent, toujours émerveillés. « Ah, vous voyez ! Là, on a une excellente soupe » s’exclament les moines. Les gamins, subjugués, apportent des assiettes, du pain, et les deux gros malins peuvent manger. La soupe a été engloutie, mais personne ne toucha au caillou…

« Dictionnaire d’anecdotes, de traits singuliers. 1787.Honoré Lacombe de Prezel. »